Graphothérapie

Avec Véronique Dieu  et Sophie Lenaerts

La graphothérapie est à l’écriture ce que la logopédie est à la parole. Elle restitue à l’écriture sa mission première : la communication.

La graphothérapie – également appelée rééducation de l’écriture – est une discipline qui traite les difficultés d’écriture chez l’enfant (dès la 3ème maternelle), l’adolescent ou l’adulte.  Il s’agit, non pas de changer l’écriture, mais d’aider le scripteur à dépasser son manque d’aisance graphique et à optimiser le geste qui accompagne l’écriture afin de lui donner accès à la personnalisation de celle-ci.

DYSGRAPHIE

Les difficultés d’écriture peuvent être de plusieurs ordres et relever d’une dysgraphie : il s’agit d’une atteinte de la qualité de l’écriture, indépendante d’un déficit intellectuel ou neurologique.   (Julian de Ajuriaguerra)

Une étude récente la définit comme « une incapacité significative à produire, à un âge donné, une écriture à la fois efficace (lisible et rapide) et satisfaisante pour le scripteur ».  (Adeline Eloy)

Elle atteint donc l’aisance, la rapidité et/ou la lisibilité de l’écriture.

Chacune de ces difficultés, prise séparément ou conjointement, a un impact sur la qualité de l’écriture et risque d’engendrer une dysgraphie, trouble de l’apprentissage au même titre que la dyslexie, la dyscalculie, la dysorthographie et la dysphasie.

Comme l’indique la définition de la dysgraphie reprise plus haut, le manque de goût pour l’écriture ou le peu de satisfaction qu’éprouve l’enfant vis-à-vis de son écriture a également des répercussions importantes.

En effet, il est important que le binôme écriture/scripteur fonctionne bien pour que l’écriture se développe avec suffisamment d’aisance.

Toute dysgraphie présentant des caractéristiques différentes, le graphothérapeute adapte les séances et les exercices de graphomotricité, aux besoins précis et aux affinités de chacun.

Les causes de la dysgraphie :

  • Problème instrumental
  • Problème de dominance (latéralité)
  • Dyslexie, dyspraxie, etc…
  • Mauvaise intégration des prérequis
  • Difficultés de concentration ou impulsivité parfois liées à un trouble de l’attention
  • Précocité
  • Troubles psychologiques
  • Traumatisme
  • Immaturité psychologique ou neurologique

EN PRATIQUE

Dans un premier temps, un rendez-vous est pris pour effectuer un bilan graphomoteur approfondi.  Celui-ci permet d’une part, de s’assurer que l’enfant peut être aidé par le graphothérapeute et d’autre part, d’établir un plan de rééducation personnalisé.

Viennent ensuite les séances de graphothérapie : elles sont hebdomadaires et d’une durée de 40 à 50 minutes.

Les techniques utilisées sont variées et adaptées aux difficultés propres à chaque enfant et aux objectifs à atteindre.  Elles comprennent des exercices de relaxation, des techniques de développement ou de renforcement des capacités d’apprentissage (Braingym, gestion mentale, intelligences multiples, cartes heuristiques …), des exercices de graphisme, de renforcement des gestes pré-scripturaux et de motricité fine, d’organisation spatio-temporelle, …

Le panel d’exercices est fort varié et propre à chaque graphothérapeute.

L’accent est mis avant tout sur l’aspect ludique et sur la coïncidence avec les goûts de l’enfant, afin de susciter sa motivation.

Source : Graphothérapie – GBGT asbl