Ce samedi, nous vous avons rencontrés à la boutique Cotontige d’Ath pour parler de l’acquisition du langage oral. Des questions, parfois des inquiétudes mais aussi des solutions pour que vous, en tant que parents et enseignants puissiez aider vos enfants dans leur communication.
Selon les questions rencontrées, nous avons ouvert des jeux et expliqué différentes façons de les utiliser. Comment entraîner les prérequis du langage oral, l’articulation, la césure en syllabes et en phonèmes, la métaphonologie, la catégorisation lexicale, la rapidité d’accès au lexique, la compréhension des consignes, le travail de certaines structures syntaxiques…
Nous avons découvert une nouveauté de Londji. Alors c’est facile de craquer pour Londji parce que leur gamme est tout simplement parfaite. Mais lorsqu’ils sortent un jeu d’observation, on n’essaie même pas de résister une minute, on craque et puis voilà. Regardez-moi ça comme c’est joli:
Le livret de règles explique deux façons de jouer, un jeu de rapidité, où toutes les tuiles rondes sont visibles sur la table, on retourne une carte et il faut vite retrouver la tuile correspondante. Le premier joueur qui a rempli sa plaque avec 9 tuiles a gagné.
Autre façon de jouer expliquée dans les règles du jeu, l’attention visuo-spatiale: chacun a un plateau représentant une image très riche en détails et doit retrouver les 15 éléments présents sur cette image.
Cet après-midi, nous avons joué autrement:
Lexique, articulation et petites structures syntaxiques: Les enfants observaient leur plateau et nommaient ce qu’ils voyaient à leur interlocuteur qui devait fouiller les tuiles à la recherche des objets. A partir de là, on peut ajouter des contraintes : des mots où on entend « un son cible », des mots qui contiennent un nombre donné de syllabes, la structure « nom + adjectif », la structure « nom + vocabulaire topologique »…
Pour ajouter encore un peu plus de ludique dans le ludique, on pourrait très bien imaginer que lorsque c’est à notre tour de demander un objet, faire rechercher les tuiles perdues dans un grand plat de riz (ce n’est pas juste ludique, le fait de ralentir la recherche permet d’apprendre à garder une consigne dans leur mémoire de travail)
Mémoire visuelle: Une autre façon de jouer, que je testerai en séance très bientôt, sera de donner à l’enfant des tuiles qui correspondent à son plateau, qu’il devra bien observer pour en retenir le maximum, ainsi qu’un intrus, et demander de retrouver l’intrus alors que le plateau est caché.
Syntaxe: On pourrait aussi utiliser les tuiles rondes comme les cases d’un parcours et après avoir nommé l’objet, l’enfant le retrouve sur un plateau et prononce une phrase qui contient le mot-cible.
Catégorisation lexicale : On pourrait demander de trouver parmi les tuiles ou directement sur les plateaux, des objets selon leur fonction, leur couleur, leur taille (« trouve-moi tous les objets qui sont plus gros qu’une souris mais plus petits qu’un ballon »)…
Langage écrit : On pourrait aussi remplacer les images par des mots et imaginer un petit travail de lecture, d’orthographe ou de graphisme. Si vous aussi vous craquez pour « Where are my socks? », voici un pdf avec les mots des 75 tuiles et un autre pdf avec quelques « vrai ou faux » pour l’un des plateaux, compréhension à la lecture niveau 2P
En tant que logopède, si je devais choisir un style de jeu et oublier tous les autres, ce serait le jeu d’observation. Pour peu qu’il soit accompagné d’un petit peu de matériel, on peut presque tout travailler, à presque tous les niveaux d’acquisition.